Black Sheep ou L'attaque des Moutons Mutants Tueurs !

Publié le par Krami

Black Sheep




 

 



 

Pays : Nouvelle Zélande
(Produit en 2006, projection en France en 2008)

 

Réalisation, Scénario : Jonathan King

Genre : Horro-bucolique comique

Acteurs : Nathan Meister, Peter Feeney, Tammy Davis, Danielle Mason, Oliver Driver, Glenis Levestam.

 

Interdit au moins de 12 ans.



Vous ignorez peut être que dans la famille Krami, nous avons un goût prononcé et assumé pour les films de genre, mais pas n’importe lesquels, nous sommes végétophiles, nous nous délectons des navets, autrement dit des nanars…

 

Entre la passion de monsieur pour les films gores et à grosses bêtes et mon amour pour les vieux films tels que ceux de la Hammer production, je peux vous certifier que nous en écumons comble du luxe à la passoire !

 

Dans ceux m’ayant particulièrement marquée dans les derniers mois, il y a Black Sheep.

 

Encore une fois, cet ovni débarque de ce pays merveilleux, la Nouvelle Zélande, dont j’espère un jour fouler le sol de mes petons miniaturisés avec mon grand cosaque à barbe drue. Bref, tout ça pour vous dire, petits lecteurs, que ce Black Sheep m’a fait passer un moment bêlant agréable en sa compagnie et surtout rire aux éclats du début à la fin.





 

Une petite présentation :

 

Dans la famille Oldfield, le mouton, c’est une tradition ! Suite au décès de sa mère et suivant les exigences de sa thérapeute, Henry, quitte sa vie citadine pour revenir dans la ferme familiale. Cela fait près de quinze ans qu’il n’a pas foulé ces magnifiques pâturages, et pour cause, suite aux sévices de son grand frère, lui-même quelque peu dérangé, il est devenu ovinophobe !

 

Afin de faire table rase du passé, il vient une dernière fois revendre ses parts de la petite entreprise familiale à son frère. Mais tout ne se passe pas comme prévu…

 

Son frère, Angus, a décidé de rendre la ferme plus lucrative et pour s’y employer à développer un pôle de recherche génétique et doit prochainement présenter sa dernière petite merveille.

 

Et pendant ce temps, de l’autre côté de la ferme, un groupe d’écologistes souhaite montrer à la face du monde les dérives qui s’opèrent dans la petite ferme Oldfield. Et tout va basculer … Doux comme un agneau ?

Sauf si l’agneau en question est une expérience ratée, un mutant en quête de chair fraîche que nos écolos en herbe ont accidentellement « déversé » dans la verte prairie des Oldfield. La contamination est en marche.

 

 

 




 

 Le Regard de Krami :

 

On est tout d’abord émerveillé par le décor environnant qui n’est pas sans rappeler Bad Taste de Peter Jackson, et ce n’est d’ailleurs pas la seule ressemblance avec ce réalisateur ; que ce soit dans la façon de filmer ou la trame scénaristique. Mon cœur balance entre plagiat et hommage. Mais étant sans doute trop idéaliste, et surtout ayant été conquise par ces nombreux clins d’œil, j’ai fini par opter pour l’hommage : Romero, Shining, Brain dead, Bad taste, Evil Dead, le Retour des morts vivants, le silence des agneaux, le Loup Garou de Londres, beaucoup de films à base de mutants, de génétique, de morts vivants et j’en passe … Mais quel bonheur de voir la scène de la nuit des morts vivants revisitée version mouton-garou, quand entre deux bêlements, ils tentent de s’introduire dans la maisonnée Oldfield. De même, la descente d’une horde de moutons maléfiques de la colline, rappelant la charge de la bataille du Rohan, quelle félicité mes amis ! Et la mutation en ovidé de l’écolo qui est calqué sur le loup garou de Londres. Bref, après, il faut être amateur du genre pour apprécier, je vous l’accorde.

 

Ce qui est plaisant dans cette petite histoire bucolique, c’est avant tout, sa fraîcheur corrosive et volontairement aux 36eme degrés que ce soit dans les répliques qui font mouches (qu’est ce que tu fais des moutons ? Je les enc*le ! Non, ils sont trop nombreux, t’as pas le temps etc …), que dans les situations tragico-comiques et on comprend très vite le nombre de ses récompenses quand on voit le désert actuel dans le film de genre.

 

Mais revenons à notre Dolly mutante, avec un petit détour du côté des personnages clichés à souhait mais cela reste dans l’esprit du film en même temps :

Henry, l’ovinophobe informaticien, le parfait exemple du bon gars un peu à côté de ses pompes qui finirait presque par nous attendrir par sa phobie des moutons. Dès le début du film, nous nous gaussons de son handicap, tellement il semble ridicule,  quand il se cramponne, vaille que vaille dans le taxi à la seule vue du troupeau ou sursaute au moindre bêlement. Et il est loin d’être au bout de ses surprises …

 

Angus, son frère ennemi, qui cumule la casquette du « super méchant » ou du moins du chef d’entreprise sans foi, ni loi avec son « amour » contre nature pour ces petites bêtes à laines.

 

La vieille tantine qui manie aussi bien le canon scié que la poêle à frire, ou le haut couteau de cuisine et qui se délecte de ces deux plaisirs avec une joie proche de l’hystérie. Un vrai bonbon en sucre, la tantine … Et pour rajouter aux clichés, sa cuisine est exclusivement à base … de mouton et tous les plats traditionnels y passent.

 

La scientifique, tailleur stricte, chignon serré, expériences dans le dos du patron, pour un jour être Prix Nobel ou gouverner le monde. Un brin pète-sec, rancunière, psychorigide et sans scrupule. On continue dans le cliché, mais on s’en réjouie.

 

Experience … Un nom taillé sur mesure. Une étudiante et une écologiste, aussi agaçante qu’elle s’escrime à être 100% bio,  alors tout y passe, Fen Shui, chakra, végétarisme, les luttes écolo sans peser le pour et le contre. Et pour couronner le tout, la demoiselle est une maladroite de première, entraînant des réactions en chaîne catastrophique. Ironique pour une écolo… Un délice cette petite.

 

Mais, on se réjouit que dans toute l’absurdité des scènes et du film, il y ait, si ce n’est de discours moralisateur, quelques vérités de ce monde. Les groupes d’écolos ou d’ecowarriors,  quand ils n’ignorent pas d’où leur viennent leurs subventions ou font semblant de l’ignorer, en saccageant un site d’études font souvent des bourdes ; mais l’extrémisme, en général, ça n’apporte jamais du bon, ma bonne dame.

Quand aux essais transgéniques et autres recherches, est-il vraiment que je précise ma pensée ? Je ne suis pas là pour débattre de cela, car cela me prendrait trop de pages et d’apartés ; et puis c’est un sujet récurrent dans les nanars. Maintenant, la fosse au fond, derrière le laboratoire de recherche, où les expériences ratées et les déchets toxiques sont balancés, ça, ça m’a fait rire, bon un peu jaune car malheureusement c’est une bien triste réalité, surtout au vue des conséquences que cela entraîne. Mais, le réalisateur m’a fait plaisir avec cette scène. Il en faut peu pour être heureux, mon bon monsieur.

 

Sinon que dire de plus, le rythme et la musique sont bien soutenus, ça reste dynamique, entraînant peu de longueurs. Les gerbes de sang, les gogo gadgets transformations, enfin transmutations, devrais je dire, en veux tu, en voilà, c’est au quintal.

Pas mal d’effets spéciaux  et visiblement à la roots, mais franchement, Weta Workshop ont assuré comme des bêtes ! Là-dessus y a pas photos, ça ajoute énormément !

 

 

Même la fin est éhontément ridicule, j'en ris encore, tellement c'est ridicule. 
Le soucis autour de ce film, crise de rires terminée, c’est qu’un doute persiste sur la volonté ou la créativité du réalisateur, les clins d’œil sont omniprésents, les clichés, les phrases qui font mouche sont bien de la partie, même sa façon de filmer nous rappelle un autre réalisateur, du coup, si on en fait abstraction durant le film, il est difficile de ne pas s’interroger, une fois le générique terminé et le débat autour du film entamé.


Bref, un film potache à voir, hématophobe (et ovinophobe pour le coup) s’abstenir, mais alors pour se divertir et surtout en partant dans l’idée de voir un film au 36 eme degré. Une bonne tranche de gigot enfin de rires en perspective !
 

 

Publié dans La Boîte à Images

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